Oddworld : Munch’s Oddysey (XBOX)

Éditeur : Microsoft

Développeur : Oddworld Inhabitants

Type : Plates-formes/Réflexion

Sortie : 14 Mars 2002

Série incontournable de la Playstation et à moindre mesure sur PC, Oddworld revient en 3D après 4 ans d’absence et se présente comme fer de lance du lancement de la première console de Microsoft : la Xbox. Au commandes, toujours la même équipe déjantée d’Oddworld Inhabitants qui avait su à l’époque nous transporter avec cette licence atypique et teintée d’humour. Armé d’une nouvelle machine offrant de bien plus grandes possibilités, le studio tente ici de faire ses preuves en laissant de côté le gameplay 2D et de proposer un jeu d’aventure entièrement en 3D et dans un monde bien plus ouvert. Pari réussi ?

New & Tasty !

Si vous prenez la série en cours de route, pas de panique ! Un réel effort de narration a été fait à travers un mini-film relatant les évènements des premiers opus d’une durée assez conséquente et très bien réalisé. Ce geste est louable et fait plaisir à voir, on sent une réelle volonté de la part d’Oddworld Inhabitants de plonger les joueurs dans leur univers si particulier, tout comme le montre aussi le manuel du jeu qui, chose rare et plus encore pour les jeux actuels, est entièrement en couleur et bénéficie d’une exhaustivité exemplaire. Difficile de résumer le scénario de deux jeux en quelques lignes mais je vais tenter d’en faire un condensé. Le monde d’Oddworld prend place dans un univers sombre et industriel peuplé de créatures plus ou moins bien intentionnées. Parmi elles, deux sont prédominantes : les Mudokons, dont fait partie Abe le héros des deux premiers épisodes, qui sont exploités par les Glukkons qui ressemblent fortement aux aliens du film Bad Taste de Peter Jackson dont on peut noter aussi quelques points communs au niveau de l’histoire. En effet, les Glukkons se servent des Mudokons comme main d’œuvre dans leurs énormes usines de nourriture industrielles mais aussi d’ingrédient principal, ce qui poussa Abe à se révolter et à détruire les infrastructures Rupture Farms, lieu d’exploitation et de massacre de ses congénères. Parallèlement, les Gabbits, race amphibienne dont fait partie Munch, le nouveau protagoniste de cet épisode; disparaît peu à peu, chassée pour ses œufs, le Gabbiar. Munch est désormais le seul survivant de sa race et doit, tout comme Abe, retrouver les derniers œufs de ses congénères consignés dans les laboratoires Vykkers. Ils vont donc devoir coopérer afin d’éviter la disparition totale de leur espèce tout en sauvant le maximum de Mudokons et de Fuzzles, des petites boules de poils aux grandes dents dont Munch va venir en aide au fil de l’aventure. A noter que le jeu comporte deux fins différentes en fonction de votre quarma, qui évolue en bien ou en mal suivant le nombre de créatures sauvées par niveau.

Complètement pas givré. 

Présenté comme un jeu d’aventure délirant sous amphétamines lors des trailers de l’époque, il en est tout autrement une fois manette en main. Certes, le jeu est parsemé de répliques décalées mais le gameplay de manière générale ne privilégie en aucun cas le fun. Et la redescente est rude lorsque l’on réalise avec déception qu’il s’agit en fait d’un puzzle game ou s’augurent quelques séances d’arrachage de cheveux et de réflexion fumantes. Le principe général du jeu repose sur l’activation de mécanismes, d’ouvertures de portes afin de passer une multitude d’obstacles ou de venir à bout des nombreux ennemis. Pour cela, vous pouvez contrôler Abe et Munch tour à tour par simple pression sur le bouton noir de la manette, chacun ayant ses capacités. Les deux personnages sont pour ainsi dire à l’opposé l’un de l’autre : Abe étant rapide sur terre mais dans l’incapacité de nager et Munch étant horriblement lent sur le sol (en même temps, être unijambiste, ça n’aide pas beaucoup) mais très habile en milieu aquatique. En plus de cela, Abe a la capacité de prendre le contrôle de ses ennemis pour une courte période tout comme dans les précédents opus. Munch, quant à lui, peut se servir de distributeurs de boissons donnant de multiples capacités telles que le super saut, la super vitesse, l’invisibilité ou des tirs de lasers létaux pour toute créature hostile. Il peut également prendre le contrôle de Rapidodos, des super robots géants pouvant endormir les ennemis pour un temps donné ou encore de grues permettant de déplacer les obstacles vivants ou non sur des mines et autres traquenards. Rassurez-vous, vous ne serez pas que deux pour vous sortir des 25 niveaux du jeu; à la manière d’un Overlord, il est nécessaire d’utiliser les Mudokons ou Fuzzles que vous rencontrerez afin de vous débarrasser des ennemis récalcitrants. Les Mudokons sont d’ailleurs « upgradables » via des autels et contre des spooces qui servent à tout dans le jeu et qui se récoltent un peu partout. Tout cela réunit fait d’Oddworld : Munch’s Oddysey un jeu riche et touffu mais cela ne suffit pas à rendre le jeu agréable, surtout lorsque l’on s’attend à un jeu déjanté plein d’action…

Dépôt de bilan.

Malgré ses défauts de rythme et finalement de son manque de plaisir procuré, le jeu n’est pas à jeter, loin de là. Graphiquement, les environnements sont plus que corrects, d’autant plus pour un jeu faisant partie des tous premiers de la console. Les développeur d’Oddworld Inhabitants ont très bien su tirer partie des capacités de la machine avec des effets de lumière et un niveau de détail réussis. On pourra néanmoins reprocher le manque de variété des décors bien que l’univers du jeu ait restreint quelque peu les possibilités d’environnement; il faut admettre tout de même que beaucoup d’éléments ont été purement réutilisés à l’identique et l’on se retrouve parfois devant des pans entiers de niveaux déjà vus auparavant, ça fait tâche ! Dans les bons points, on pourra retenir les cinématiques qui donnent dans le cartoon et l’humour, je retiens en particulier la séquence de la libération de Munch des griffes des savants Vykkers (cette information est garantie sans spoil puisqu’elle apparaît dans la première heure de jeu) qui n’a rien à envier à certains courts métrages de chez Pixar. A sortir du lot également, les dialogues, qui donnent systématiquement dans l’humour potache, à vous d’y être réceptifs ou non.

Pour résumer, Oddworld : Munch’s Oddysey est une semi-déception. Trop complet pour être mauvais mais trop lent et redondant pour être bon. C’est peut-être au final l’épisode le plus anecdotique de la série et clairement pas celui à citer en exemple à quelqu’un qui ne connaîtrait rien du monde délicieusement glauque d’Oddworld.

Note Finale : 12/20

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